dimanche 18 janvier 2009

plus tu tries, mieux tu tries, moins tu paies

" Le déchet le plus facile à éliminer est celui que l'on n'a pas produit. "

Depuis lundi, le magasin Super U à Dannemarie invite les clients à se débarrasser des emballages superflus grâce à une plate-forme de déconditionnement. Une initiative inédite qui pourrait bien faire référence dans l’Hexagone.

Ca n’a l’air de rien, mais c’est bel et bien une première nationale. « La cerise sur le gâteau », s’enthousiasme même Daniel Dietmann, le « monsieur environnement » de la Communauté de communes de la Porte d’Alsace (CCPA).Depuis lundi, le magasin Super U de Dannemarie est devenu le tout premier supermarché de l’Hexagone à disposer d’une plate-forme de déconditionnement, un équipement qui se compose d’une simple table et de deux grands bacs de récupération dans lesquels les clients peuvent, juste après leur passage en caisse, se débarrasser des emballages superflus qui alourdissent leur caddie.
Haro sur le suremballage
C’est simple, pratique, bon marché mais surtout bon pour la planète. « Aider les clients à alléger leur poubelle » : un projet qui trottait depuis près de deux ans dans la tête de Bruno Mandroyan, le directeur de la grande surface. « L’idée vient de Suisse et d’Allemagne », explique-t-il. « Un jour, j’avais été surpris de voir des clients qui déballaient leurs courses et laissaient tout les suremballages à la sortie du supermarché. J’avais trouvé l’idée excellente. Le côté consommateur-citoyen est bien plus développé à quelque pas de chez nous ». L’an dernier, Bruno Mandroyan avait même fait part de son projet à la secrétaire d’état en charge de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, alias NKM, en visite dans la Porte d’Alsace.« Elle avait promis qu’elle reviendrait à Dannemarie pour inaugurer cette toute première station de déconditionnement », se souvient le commerçant. Pas de bol, c’est le jour même du remaniement ministériel que le Super U de Dannemarie franchi le pas. « Je vais quand même lui envoyer une invitation », sourit Bruno Mandroyan. Si, pour l’heure, la plate-forme installée à la sortie du magasin se compose d’un affichage sommaire et de deux modestes bacs, l’enseigne compte bien développer la chose, travailler la visibilité du procédé et « faire quelque chose de plus pro ».Premier objectif : expliquer la démarche à la clientèle. Et même si les hôtesses de caisse sont chargées de faire passer le message, le directeur, lui aussi, n’hésite pas à aller au charbon pour interpeller le consommateur. Une clientèle qui a tout à gagner à faire maigrir ses poubelles, puisqu’elle se compose à la fois d’habitants de la Porte d’Alsace et de plus de 30 % venant du Territoire de Belfort, deux secteurs ayant adopté le principe de la facturation incitative dans le ramassage des déchets. « Ca va dans la lignée de la problématique de la Communauté des communes, souligne Bruno Mandroyan. Et en tant que commerçants, nous avons un grand rôle à jouer dans la responsabilisation du consommateur ». Après la disparition des sacs plastiques, voici donc ouverte la chasse au suremballage. Gâteaux, paquets de céréales, plats cuisinés… autant de produits dont le packaging « est souvent du pur marketing » et ne sert à rien sinon à alourdir nos poubelles.Désormais, les clients peuvent donc effectuer un premier tri directement dans leur supermarché. Pour l’heure, seuls papiers et plastiques seront récupérés. Et le directeur du Super U mise sur la durée pour « donner de nouvelles habitudes à la clientèle ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’initiative emballe le vice-président de la CCPA, Daniel Dietmann. « Ça rentre parfaitement dans notre stratégie, se réjouit-il. Ce genre de collecte permet de développer un cycle court, de passer très vite à un recyclage propre, et donc, une valorisation optimale. D’ici à peine quelques semaines, un produit qui sort d’ici pourra déjà se retrouver en couverture de toiture ou autre ».Alors que, dans nos poubelles, les suremballages finiraient à l’enfouissement ou à l’incinération, les déchets récoltés par ce procédé sont eux directement prêts à partir dans les circuits de valorisation et de recyclage. « Faire de l’économie raisonnée, c’est possible, lâche Bruno Mandroyan. Une fois recyclés, ces produits auront une deuxième vie, ça créé également des emplois ». Reste à bien informer le public pour qu’il prenne le pli et déclare lui aussi la guerre aux emballages abusifs. « C’est porteur dévolution durable » : le meilleur argument qui soit pour Daniel Dietmann, qui rappelle au passage le dicton intercommunal en terme de gestion des déchets : « plus tu tries, mieux tu tries, moins tu paies ».Comme la pesée embarquée à l’époque, la plate-forme de déconditionnement de Dannemarie pourrait bien faire des émules à travers l’Hexagone. En début de semaine, une équipe de la chaîne M6 est déjà venue planter ses caméras à Dannemarie pour faire connaître l’initiative de l’enseigne dans le cadre de son émission 100 % mag. Et le magasin Super U qui devrait ouvrir prochainement à Fellering pourrait bien adopter ce procédé " porteur d’évolution durable "

2 commentaires:

  1. Bonjour, article très intéressant, mais j'aimerais savoir comment ça se passe ensuite au niveau du magasin, y a t il un surcoût pour lui, lié à l'enlèvement des emballages ?

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  2. Il s'agit d'une "mafia" Plus tu tries ,moins tu jettes et plus tu payes !
    Il suffit d'aller voir lez site d'enfouissement de Wolfersdorf nouveau permis pour la²magouille

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